Les hommes et les animaux

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Bonjour à tous.

C’est souvent au petit jour que me viennent des réflexions sur la vie et les choses… comme si la limite entre le jour et la nuit servait de terreau aux pensées de mon esprit.  Aujourd’hui, je vous propose de partager mes réflexions sur les relations hommes animaux.

Les relations hommes animaux, bien que généralisées, sont somme toute complexes. Indépendamment de questions d’arrachement, d’amour ou d’affection, les relations en elles-mêmes sont empreintes d’une certaine complexité, dans la mesure où elles imposent de sortir de nous-même et cela qu’il s’agisse d’aller au contact d’animaux ou d’un autre être humain. En effet, pour aller au contact d’un qui n’est pas nous, il nous faut regarder, parler, toucher; tout à la fois ou non. 

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Quoiqu’il en soit, nous sommes obligés de faire usage d’un de nos sens afin de nous poser à l’extérieur de nous-même, afin de nous exprimer afin de rentrer interaction avec autrui.

Le rapport entre l’homme et l’animal

Tout à l’heure je faisais référence  du rapport entre l’homme et l’animal. Mais les choses ne sont pas aussi simples, aussi claires qu’il n’y paraît de prime abord, puisque nous établissons de facto une distinction essentielle entre ces deux entités. Pourtant si l’on regarde la création, anthropologiquement parlant, l’homme est un animal.

Le rapport entre l’homme et l’animal n’a rien d’évident, dans bien des endroits du monde, la distinction entre les humains et les animaux n’est pas conçue de la même manière que chez nous. Les peuples d’Amérique du Sud, par exemple, font la part belle aux animaux qu’ils intègrent dans le développement du petit humain, sous la forme des animaux totem

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Georges Buffon XVIII, signale la difficulté à saisir une distinction franche entre l’homme et l’animal et plus précisément entre l’homme et le singe. “La difficulté avec notre cousin simiesque c’est que nonobstant son pouce opposable, il garde également une figure qui comporte des traits humains”.

De mon point de vue, les êtres qui ont des yeux, qui ont un regard dans lequel nous pouvons plonger le nôtre, nous interrogent sur notre humanité et leurs liens avec nous. Si Yves Le Guern disait: “les yeux sont le miroir de l’âme”, ce n’est pas pour rien. Il y a bien quelque chose entre l’indicible de ce regard et mon fort intérieur, et cela que l’on donne une dimension théologique, mystique ou énergétique à cet indicible.

Ainsi il n’est pas étonnant que l’on considère que par l’intermédiaire du regard, une âme s’adresse à une autre âme. Cela donne d’ailleurs un sens profond aux thérapies par les animaux.

Ceci dit, nous ne pouvons nier qu’il existe un certain fossé entre les animaux et les hommes, dans la considération des droits et égards auxquels la morale (?) le savoir vivre(?) nous inviteraient, à défaut de nous contraindre. Et ce fossé entre eux et nous trace une dichotomie infranchissable tant du point de vue de l’aspect physique et du comportement, que de celui d’une certaine forme d’intériorité que l’on ne reconnaît pas aux animaux.

 

Les animaux souffrent-ils ?

Certains en sont encore à se demander si les animaux souffrent et, s’ils souffrent, cette souffrance, à stimuli égaux, égale-t-elle celle de l’humain. La souffrance n’est pas quelque chose que l’on reconnaît facilement aux animaux et, lorsque l’on la reconnaît, il s’agit d’une souffrance amoindrie, tolérable, moindre que si elle avait été endurée par un homme.

Il est vrai que nous autres, êtres humains, sommes des êtres de communication. Nous communiquons, échangeons par l’intermédiaire des sens dès le début. La communication n’est pas une découverte qui advient à un moment donné: c’est un berceau, dans lequel nous grandissons. Ce monde d’interactions continuées et de stimulations est avec nous et nous est donné en même temps que la vie.

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Mais ces informations, ces sollicitations, ces stimuli, nous apprenons à les discriminer, à choisir ceux qui nous sont utiles et à laisser les autres, là où le petit enfant est assailli d’informations qu’il doit apprendre à traiter et à prendre en compte ou laisser de côté pour l’intérêt que cela lui apporte.

 Husserl parle des aperceptions, c’est-à-dire de l’ensemble des informations qui nous émeuvent, et cela que nous en soyons pleinement conscient ou non.